Mercredi 1 Juillet

 De Santa Fé à Taos

Joli le pont pour desservir le village Posuwaegeh, un des 8 villages indiens au Nord de Santa Fé qui parle la langue Tewa. Posuwaegeh signifie "lieu où boire" dans la langue Tewa. Le pont est peint avec des symboles représentant les montagnes et les nuages.

 

Vastes étendues semi désertiques mais où Mac Do s'invite ..... 

 

Pour rejoindre Taos, nous suivons la route "pour les plus bucoliques"  dixit le guide du Routard, qui offre "des paysages de montagne tantôt sauvage, tantôt piquetée de villages". De grands classiques du cinéma américain ont été tourbes dans ces paysages, les mines du roi Salomon, Butch Cassidy, Star Wars et Indianna Jones par exemple.

 La route peut paraître monotone mais réserve souvent des surprises.

Ici, en passant (à la vitesse autorisée), nous sommes étonnés par ces sculptures de motos, freinage, marche arrière, c'est un cimetière et l'hommage à 2 motards décédés en 1989. Aurions nous l'autorisation d'un tel monument en France ? j'en doute ... et pourtant quel bel hommage!

 

 

 Au cours de notre périple, nous croiserons peu de motos hormis dans les villes. Sur la route, les BMW sont aussi voir plus nombreuses que les Harley.

Ici, un bel attelage qui avait quelques problèmes d'allumage et fera étape à Taos dans le même hôtel que nous.

 

Vue vertigineuse depuis le "Gorge Bridge", pont métallique qui franchit le canyon du Rio Grande au Nord-Ouest de Taos. Le Rio Grande coule 198 m au dessous de nous. 

 

 

En repartant vers Taos, arrêt au "Milicent Rogers Museum", musée dédié à la culture indienne du nouveau Mexique. Bijoux navajos et zunis, tapis navajos, vanneries et poteries pueblos, de superbes pièces très bien présentées. Musée qui vaut le détour.

Puis, nous visitons Taos avec ses maisons en adobe aux toits plats, certaines ornées de magnifiques peintures. 

 Taos attire beaucoup d'artistes depuis le début du XXe siècle et possède de nombreuses galeries d'art.

 

  Certaines sont un peu kitch .... à mon gout. 

 

 Comme c'est agréable de se promener sous ces galeries, elle protège du soleil mais aussi de la pluie lorsque l'orage s'invite soudainement et déverse des trombes d'eau. A peine le temps de boire un café, l'orage est fini et le soleil de retour. 

 

Le plus vieil hôtel de Taos situé sur la plaza et qui a vu passer de nombreuses célébrités. 

 

 

Comme à Santa Fé, de nombreuses sculptures sont exposées dans la ville.

Nous avons eu le coup de cœur pour celle ci. 

  Ici aussi, ils ont conservé leur kiosque à musique.

 

 Très agréable de parcourir les rues avec leurs belles demeures et leurs arbres qui amènent un peu de fraîcheur.

 

Après avoir bu beaucoup d'eau toute la journée, nous dégusterions bien une bonne bière. Nous cherchons donc un endroit agréable et au détour d'une rue, découvrons un bar qui a l'air bien sympathique, le Eskes Brew Pub.

Il y a même des musicos attablés, vont peut être joués ?

Aujourd'hui, Dominique prend une année de plus, ne serait ce pas un beau cadeau qu'un peu de folk en live pour l'apéritif ?

Oui, ils sortent les instruments et c'est parti pour un petit concert apéritif pensons nous.

 

 Le batteur utilise une grosse caisse originale, cela semble une valise transformée qui peut aussi servir au transport de la caisse claire, et ça sonne bien.

 

 le banjo man 

 

Un petit extrait de leur concert

Taos par

La bière finie, la musique continue et les artistes n'ont pas l'air de vouloir arrêter de jouer. Nous décidons donc de manger sur place. Tout au long de la soirée, de nouveaux musiciens arrivent, le cercle s’agrandit.

La guitare à résonateur est une Gretsch. C'est très beau, ça sonne super et ça ne coûte pas une fortune (dans les 350 dollars).

Le barbu au chapeau joue sur une Martin, le top! Sauf que ce n'est pas la sienne et que le proprio ne serait pas très content de savoir qu'il a joué sous la pluie!

 

Nous ne sommes pas les seuls à apprécier le groupe, les gens du cru sont là aussi.

Superbe look, arrivé plus tard, il joue du derboka, percussion orientale

  

 et quand l'orage de la soirée arrive, tout le monde se réfugie à l'intérieur mais la musique ne s’arrête pas pour si peu, on se serre un peu et c'est reparti.

 

Après avoir discuté avec quelques musiciens et dégusté la bière locale, c'est enchantés de notre soirée que nous repartons vers notre hôtel, le Super 8 de Taos. 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 2 Juillet

De Taos à Durango

Ce matin, visite de Taos Pueblo.

Les indiens Pueblos, le peuple des villages, vivent dans la vallée du Rio Grande depuis le XIIIe siécle. A l'arrivée des Espagnols, il y avait environ 85 communautés pueblos au Nouveau Mexique, il n'en reste aujourd'hui que 19.

Taos Pueblo, Tau-Tah en langue Tiwa, le lieu des saules rouges, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Il est considéré comme l'un des plus anciens lieux habités sans interruption. Une quarantaine d'indiens y vivent aujourd'hui sans électricité ni eau courante, les autres, environ 1900, vivent dans des maisons plus modernes sur la réserve ou à Taos.

Pour éviter la foule et pouvoir s'imprégner de l’atmosphère du village, nous y sommes arrivés dés l'ouverture et nous étions effectivement les seuls.

Les maisons en adobe, mélange de terre, paille et eau, sont remarquablement bien conservées.

 

Les maisons qui donnent sur la place ne semblent pas habiter continuellement 

à la différence de celles en retrait, là où le touriste ne peut circuler. 

           

 

On aperçoit la Red Willow Creek qui partage le village en 2 groupes sociaux, le  "North Side" et le "South Side". Ils se relaient tous les 6 mois pour administrer la communauté et s'affrontent dans des compétitions sportives. 

Au centre, on découvre les "ramadas" des abris de rondins qui donnent de l'ombre en été et dessous, les séchoirs, tables en rondins qui servent à faire sécher la viande, les potirons, les courgettes et les haricots, les baies sauvages et les peaux d'animaux. 

Une des parties du village non accessible

 

Ici, on voit bien l'agencement des villages pueblos en pièces juxtaposées où l'on entrait par le toit au moyen d'une échelle (facile à retirer en cas de visite hostile) même si maintenant des portes ont été ouvertes.

           

 

L'église San Geronimo, dédié par les missionnaires espagnols à un saint catholique (Jérome) et à la vierge est l'un des bâtiments les plus récents, elle date de 1850.

75% des indiens de Taos sont catholiques et une messe est célébrée tous les dimanches à 7h.

 

 

Un peu plus loin, les ruines de la chapelle primitive. En 1846,commença l'occupation américaine des terres actuelles du Nouveau Mexique. Suite à l’assassinat du gouverneur Bent en Janvier 1847, l'armée américaine a réagi rapidement pour annuler la révolte et c'est dans la chapelle où ils s'étaient réfugiés que furent exécutés 150 rebelles. Ils furent enterrés dans le cimetière derrière l'église.

Ces 2 endroits sont sacrés et interdits à la visite.

Parmi les traditions conservées au village, les hornos  (fours en terre) servent encore à cuire le pain ou une pièce de viande (on allume un feu vif qui chauffe les parois, puis on retire les cendres, on enfourne le pain et on ferme la porte).

 

           

 A 10h, le village commence à s'animer, les indiens ouvrent leurs maisons où ils vendent des produits artisanaux.

Dans la première maison où nous entrons, la dame nous indique d'autres pièces à la suite de la 1e pièce mais nous dit de patienter, le temps qu'elle allume. 

Et ce n'est que lorsque Dominique est passé sous la lampe et a senti de la chaleur que nous avons réalisé qu'il n'y avait pas d'électricité et que c'était une lampe à gaz. 

 

En 1906, le président Roosevelt s'appropria 19 200 ha de la montagne derrière le village dont le site sacré de Blue Lake. Et ce ne fut qu'en 1971, que Richard Nixon restitua aux indiens Taos ces terres, c'est le seul président des Etats Unis a avoir rendu visite à des indiens sur leur terre !  Aujourd'hui, le site de Blue Lake est interdit à toute personne non tribale.

 

Nous reprenons la route car nous devons être à Durango ce soir.

A 25 kms au nord de Taos, nous passons devant des constructions qui attirent le regard. C'est la communauté des earthship biotecture.

Un earthship, géonef en france, est une habitation auto-construite en matériaux de récupération et qui ne doit pas utiliser d'énergie fossile. 

Ce mouvement remonte à la période hippie et la volonté du retour à la terre. C'est la première communauté créée sur ce principe, à l'initiative d'un américain, Michael Reynolds, que nous longeons. Elle s'étend sur 640 hectares. 

Moi, j'adore mais pourrions nous construire de telles maisons en France ?

 

 

Un peu plus loin, ce sont les entrées de ranch qui attire le regard ... sont pas dérangés par le bruit de la route au moins! 

       La route est longue, longue, longue

       Marche sans jamais t’arrêter

       La route est dure, dure, dure

      Chante si tu es fatigué

Chant de ma période Eclaireur de France qui me revient en tête à la vue de ces longues lignes droites 

 

 

Ce qui nous a frappé tout au long du voyage, ce sont ces maisons disséminées dans la campagne, nous sommes tout de même autour de 2000 m et les hivers doivent être longs et rigoureux. 

 

La route est certe longue mais pleine d'imprévus !

Mais quel est donc ce véhicule que nous rattrapons et qui s'appelle Christine ?

 

 

Magnifique Christine,  

 

Enfin un élevage de bisons, on commençait à ne plus y croire .... 

 

Et là, on se croirait en Seine et Marne, les mêmes puys de pétrole !

 

 

 Et toujours ces très beaux paysages semi arides du Nouveau Mexique.

 

 

A Aztec, nous visitons l' Aztec Ruins National Monument, site pueblo des XII- XIIIe siècles inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. 

Une partie seulement des ruines est mise à jour mais c'est l'une des plus importantes constructions d'Amérique du Nord avec 400 pièces d'habitation interconnectées.

 

La grande Kiva, 4 m de haut et 12 m de diamètre a été reconstituée en 1934.

L''extérieur

et l'intérieur

         

 

 Ici, une fenêtre construite dans l'angle d'un mur, pas courant ...

 

 

 Sur ces 2 photos, on voit bien le nombre important de pièces qu'il y avait.

 

          

 

Le mur extérieur a la particularité d'avoir une ligne en pierre noire qui court tout le long. Les archéologues n'ont pas encore compris son symbolisme.

 

 

 Mais pourquoi le nom d'Aztec Ruins ? Tout simplement parce que les découvreurs du site au XIX e siecle l’attribuèrent aux Aztèques, pensant que les indiens pueblos n'étaient pas capables d'une telle complexité architecturale ....

 

 

En face  du Visitor Center, la maison communale de la réserve joliment décorée 

 

C'est sous un ciel un tantinet menaçant que nous reprenons la route .... C'est beau un ciel d'orage quand on est à l'abri ...

 

et nous retrouvons le Colorado

           

 

Arrivée en fin d’après-midi à Durango, ce qui nous permet d'aller retirer nos billets commandés par internet 2 jours plus tôt pour le voyage en train de demain. Tous les guides le mentionnent aussi nous voulons avoir des sièges côté droit, coté le plus spectaculaire.

Nous avons la chance de voir arriver le dernier train de la journée. 

 

 Ce soir, repas au Steamworks Brewing C°. Cette brasserie est installée dans une ancienne concession automobile, c'est donc immense avec serveurs et serveuses qui courent partout et musique non en sourdine. Assiettes copieuses dans cette ambiance "vibrionante".

 

 

Nous dégustons une bière sur la terrasse d'un des bars saloons où il y a un concert de musique Blues Rock, années 70. Ambiance très sympathique avec les gens qui dansent entre les tables. Tous les ages sont représentés et tous, en grande forme physique. 

Ce qui me frappe à Durango, c'est l'absence de gros américains, sans doute dû à la situation géographique de la ville. En effet, nous sommes à 2000m et au pied des Rocky Mountains, paradis des randonneurs et alpinistes.

Nuit à l’hôtel Best Western Durango Inn and Suites, situé à la sortie de la ville au pied des montagnes. Cadre superbe.  

 

 

Vendredi 3 Juillet

 DURANGO

Aujourd'hui, c'est donc voyage de 3h 30 en train à vapeur jusqu'à Silverton, ancienne ville minière à 2800m et environ 70 kms de Durango. Nous avons 2h sur place puis retour en car par la route 550, The Million Dollar Hihway.

Cette voie ferrée fut construite entre 1881 et 1882, en 9 mois, par la compagnie de chemin de fer "Denver and Rio Grande Western Railroad" pour transporter les minerais d'argent et d'or extraits dans les montagnes de San Juan. C'est une des seules voies aux Etats Unis à avoir toujours vu circuler des trains à vapeur depuis sa mise en service. 

Arrivée à la gare à 8h pour un départ à 8h45. Le cow boy est la personne qui renseigne les voyageurs sur la position de leur wagon. On est tout de suite dans l'ambiance Far-West...

 

Les trains sont tractés par des locomotives au charbon Baldwin construites dans les années 1920, tandis que certains éléments du matériel roulant datent de l'ouverture de la ligne.

La préparation de la locomotive prend beaucoup de temps, plusieurs opérations doivent se dérouler avant son départ : le chargement du combustible et de l'eau, le graissage de certaines parties non graissées automatiquement, la mise en chauffe jusqu'à la mise en pression adéquate. Les cheminots sont nombreux à travailler.

 

 Le wagon dans lequel nous voyagerons ...... pris fermé pour éviter la fumée, la pluie et le vent.

 

 et le voyage va pouvoir commencer, confort spartiate, ça risque de secouer un peu ....

 

 Dans la montagne, grâce aux nombreuses courbes, nous pouvons admirer les wagons de l’arrière du train.

 

 et ceux de l'avant.

 

 

 La rivière, les résineux, les rochers et le train

 

 

 Un petit lâcher de vapeur, sympa pour les photos !

         

 

 Nous longeons la rivière Animas.

 

 

 Arrêt pour le rechargement en eau

 

  

                  

 

Lors d'un arrêt, nous découvrons que de nombreux randonneurs et alpinistes empruntent ce train pour éviter la marche dans la vallée et se faire déposer un peu plus haut dans la montagne.

 

11h 45, encore un arrêt ? Celui ci n'a pas l'air programmé, que se passe t il ? y a pas que la SNCF qui arrête ses trains en pleine campagne ?....

Après quelques minutes, le contrôleur nous annonce que le 1e train parti ce matin est en panne quelques kilomètres avant Silverton et que l'on doit attendre plus d'infos !

Le temps passe ... puis on vient nous dire qu'ils essaient de réparer sur place. Comme il n'y a qu'une voie, il n'est de toute façon pas possible d'arriver jusqu'à Silverton tant que le train en panne n'aura pas pu finir d'arriver.

Et soudain, le train repart .... mais en marche arrière ...... allons nous redescendre ainsi jusqu'à Durango ? 

 

Non, il s’arrête de nouveau et le contrôleur revient nous dire que nous pouvons descendre du train, il sifflera 3 fois pour nous indiquer de remonter.

Les pannes doivent être assez fréquente et les points d'arrêts prévus. Nous découvrons en effet une cloche accrochée dans le rocher de l'autre côté de la rivière et bientôt, petits et grands tentent de faire sonner la cloche en lançant des cailloux. 

 sous le regard d'amish qui ne participent pas au jeu et reste à l'écart des autres voyageurs. Nous ne savons pas s'ils sont venus à Durango en buggy, nom de leur voiture à cheval ....

 

 

Le jeu du lancer de caillou amusant de moins en moins de monde, Dominique en profite pour remonter jusqu'à la locomotive 

 

Les locomotives de la série 480 ou K-36 ont été construites par la société "Baldwin Locomotive Works" en 1925. 4 circulent encore sur cette ligne.

 Le chauffeur devant le foyer, il est chargé de la production de vapeur, de l'alimentation du foyer et de l'alimentation en eau. L'est fier le monsieur de montrer sa machine !        

 

 

Le mécanicien lui, est chargé de la conduite de la machine, de la surveillance de la voie et des signaux et de la "tenue de l'heure", mais il n'était pas dans la loco à ce moment là.

Petite présentation des différents wagons

Les wagons ouverts ou "Gondoles" datent de 1967. 

 

Le wagon original "Silver Vista" a été construit en 1947 mais détruit dans un incendie à Alamosa en 1953, une réplique ne sera reconstruite qu'en 2006.

 

Le wagon Alamosa 350, reconstruit en 1937, est une voiture salon pouvant accueillir 25 personnes. 

 

Pas le droit d'y pénétrer avec notre billet mais un petit aperçu du confort intérieur

 et du chic des lanternes

 celle de notre wagon et celle à l'extérieur du wagon Alamosa

 

 

 

 

 

             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En Amérique comme en Europe, les trains à vapeur conservent un certain succès pour les lignes de haute montagne car la traction à vapeur est favorisée par la baisse de la pression atmosphérique en altitude qui abaisse le point d'ébullition de l'eau, cela permet des économies de combustible et de meilleures performances.

et l'arrêt nous permet ce genre de photo.

 

14h 30, les 3 coups de sifflets ... le train repart, 2h que nous devrions être à Silverton où nous avions prévu de manger .... et où nous devions prendre le bus pour le retour à 14h15

 

15h 30, arrivée à Silverton. Le contrôleur nous annonce que les bus étant partis, soit nous rentrerons en train, soit d'autres bus vont arriver mais que nous devons être de retour à la gare pour 16h 30. La visite de Silverton va se faire au pas de course, mais d'abord, trouver un sandwich à grignoter ... et ce n'est pas simple car nous ne sommes pas les seuls à avoir un petit creux !

 

 Petite ville typique de la conquête de l'Ouest, isolée de par sa situation, qui a su garder un caractère authentique. Seule la rue principale est goudronnée.

 

La concession Harley Davidson la plus haute au monde, 2837m

 

 "We are NOT open, never, never, never" ...."so shop next door"

 

 Le quartier Est où se trouvait à la belle époque, début XIXe, 29 saloons, plusieurs théâtres et une centaine de filles de joie. Beaucoup plus calme aujourd'hui.

 Un vieux pick-up Ford

  

 

 Et l'attente devant la gare ...

Après bien des palabres, nous pouvons monter dans un bus qui nous déposera à Durango vers 19h30. 

Nous mangeons au pub et voyons arriver le dernier train vers 21h.

Peu de motos à Durango mais une belle Norton croisée en sortant du pub.

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 4 Juillet

De Durango à Cortez

Aujourd'hui, seulement 75 kms à effectuer en voiture aussi nous en profitons pour faire une lessive à l’hôtel et un peu de farniente.

 

 puis nous allons découvrir un peu mieux Durango,

ici, un hôtel juste en face de la gare 

 

 Il y a de très belles enseignes sur la plupart des magasins

 

 et même le bibendum Michelin qui nous salue sur le mur d'un garage

 

 Nous finissons par trouver le petit marché bio où joue un groupe de musiciens traditionnels.

 

 

 Installés à l'ombre, nous les écouterons un long moment

 

 Puis faut bien reprendre la route vers Cortez 

 

Nous arrivons en tout début d’après midi au visitor center du parc de Mesa Verde et réservons les visites guidées de Cliff Palace et de Long House pour demain.

 

 Nous assistons à un spectacle de danses indiennes.

 

 

 Originaires de l'Arizona, la famille Lomayestewa sont des indiens Hopi du village Shungopavi qui se produisent à Mesa Verde depuis 1986.

 Cette année, ils présentaient la "Rainbow Dance", la danse de l'arc en ciel.

 

 

 

 
hopi mesa verde par f1373500778 

 

 Vue depuis le Visitor Center

 

 

 Statue à l'entrée du parc représentant un indien Anasazi.

 

 

 Oh, une triumph .... et une harley bien chargées

 

 Petite discussion avec les pilotes canadiens, ils viennent de l'Ontario. Belle balade ...

 

 

 et le chargement de la Triumph, cela m'a rappelé mes jeunes années et les chargements de mes motos lorsque je partais en vacances !

Maintenant, en Europe, avec toute la bagagerie qui existe, on ne voit plus ça.

 

 Direction Cortez pour nous installer à l’hôtel et voir si des festivités sont prévus en ce 4 Juillet.

 Un beau mur peint à l'entrée de Cortez.

 

 Vue depuis la chambre sur le plateau de Mesa Verde et le Denny's local

 

 

Nous visitons le Cortez Cultural Center, riche en renseignements sur l'archéologie et la culture amérindienne. On y trouve aussi une galerie d'art avec le travail des artistes locaux.

Sur le dos de l'immeuble, une immense et magnifique peinture murale représente un pueblo traditionnel.

 

Pendant l'été, toutes les fins d’après midi, on peut assister à un spectacle, soit de danses amérindiennes soit de conteurs. 

Aujourd'hui, ce sont 2 sœurs navajos qui dansent et chantent. Elle, elle s'est produite en France au début des années 90 au sein d'une troupe de danseurs amérindiens qui viennent régulièrement présenter leur spectacle.

 

 
Danse navajo par f1373500778

Chant navajo par f1373500778

 

Cortez est une petite ville de 8500 habitants dont un des seuls intérêts est de se trouver tout prés de Mesa Verde.

En ce 4 Juillet, fête nationale, la ville semble bien endormie ..... et aucune parade à l'horizon ! Nous sommes un peu déçus.

Nous avons quand même droit à un beau feu d'artifice à la nuit tombée.

 

 

 Notre hotel à Cortez : L'Econolodge 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 5 Juillet

Mesa Verde

Journée consacrée à la visite de Mesa Verde. Il est devenu parc national le 29 juin 1906 et site du patrimoine mondial de l'Unesco le 6 septembre 1978. Il s'étend sur une superficie de 211 km².

A la différence des autres parcs nationaux qui doivent leur renommée à la beauté de leurs paysages, Mesa Verde doit sa renommée à sa richesse archéologique sur la culture amérindienne. 4400 sites, occupés entre les VIe et XIVe siècles par des Amérindiens Anasazis, mot navajo qui signifie "ennemi ancien", les ancêtres des Pueblos, y ont été répertoriés.

Départ matinal car les sites à visiter se trouvent à 1h de route de l'entrée du parc sans compter les arrêts prévus aux nombreuses aires de stationnement.

Le parc a subi 2 gros incendies dans les années 1990 et un en 2008, ce qui donne au paysage un air de désolation, la végétation commençant seulement à reprendre le dessus.

 

 Dur de saisir l'animal à partir d'une voiture roulant même à très faible allure !

 

 

Les indiens Anasazis s'installent ici vers 550 après Jésus-Christ et construisent des bâtiments troglodytiques sous les falaises du canyon, vivant de la chasse et de la cueillette.  

A partir de 750, la chasse se pratique à l'aide d'arcs et de flèches. L'élevage fait son apparition (on élève notamment des dindons) ainsi que l'agriculture (haricots, maïs, courges, ...)

 

 Vues sur les canyons

 

          

 

Vers l'an 1000, l'usage des blocs de pierre devient courant. Les murs sont nettement plus solides et on construit désormais des maisons de deux ou trois étages, avec des des greniers pour stocker la nourriture.

 

 

 et une vue plus large de la falaise qui abrite ces maisons

         

 

Vers 1200, cette civilisation est à son apogée. Les  maisons sont construites en pierres scellées avec du mortier (un mélange de boue, d'eau et de petits morceaux de pierre pour l'affermir et empêcher qu'il se fissure) et recouvertes d'une couche de plâtre.

 

Nous commençons la 1e visite guidée par Cliff Palace.

C'est la plus grande habitation troglodyte de Mesa Verde et même d'Amérique du Nord.

Construit dans une alcôve de grès mesurant 27 mètres de profondeur sur 18 mètres de hauteur, le village, long de 88 mètres, abritait plus de 150 pièces et 21 kivas. On estime le nombre d'habitants entre 100 et 150 personnes. Les poutres retrouvées sur place ont permis de dater le bois et de savoir à quand remonte la construction du village : entre 1190 et 1260.

Photos prises depuis le belvédère où l'on retrouve les Rangers qui assurent les visites

 

 Grâce à la présence du groupe précédent, on peut se faire une idée de l'échelle du village.

 

A droite, en haut de la photo, on voit les greniers qui renfermaient la récolte dont se nourrissait les habitants durant l'hiver, ne pas oublier que nous sommes autour de 2500m d'altitude avec des hivers rigoureux.

 

 

Ces structures carrées et rondes sont appelées tours. Certaines contiennent les maçonneries les plus raffinées de la ruine. L'intérieur de la tour de trois étages au sud du complexe contient du plâtre d'origine sur lequel des motifs abstraits ont été peints.

 

 Une des nombreuses kivas de Cliff Palace.

Dans toute la région de Mesa Verde, presque toutes les kivas ont la même structure, 6 piliers verticaux en pierre soutenaient le toit et une banquette fait le tour de la kiva. Au centre, on trouve un foyer avec un déflecteur (petit muret), une ouverture pour la ventilation et il y avait un arbre pour attirer l'air frais de l'extérieur.

        

 

 Et pour remonter sur le plateau, on doit passer par des fissures de ce type, 30 m d'escalade par des échelles mais sans danger aucun. 

 Un Juniperus osteosperma ou génévrier de l'Utah.

Les Amérindiens utilisaient son écorce en cataplasme sur les blessures et comme matériau de vannerie. Ils utilisaient les baies pour soigner différents maux. Ils l'utilisent également pour se souvenir des rêves et purifier les lieux de sommeil.

 

Avant de repartir vers le lieu de départ de la visite guidée de Long House à une petite heure de route, nous faisons la "Mesa Top Loop Road", boucle de 10 kms qui offre de belles vues sur les canyons et permet de visiter les habitations de surface.

De 550 à 750, les premiers habitants de Mesa Verde vécurent dans des demeures semi-souterraines très rudimentaires nommées pithouse. Ces fosses, creusées dans le sol, fermées par un toit de broussailles appuyé sur un clayonnage couvert de terre, étaient généralement situées sur le plateau.

 

  Vue sur Oak Tree House, un des villages dans la falaise.

 

Une vue sur le Cliff Canyon depuis Sun Temple

 

Le site de Sun Temple dont la construction n'a pas été terminé.

On ne connait ni sa forme définitive, ni à quoi il était destiné : les archéologues l'ont baptisé Sun Temple à cause d'un rocher proche, dont les incisions évoquent un cadran solaire. Selon les Hopis, il était destiné à abriter des cérémonies.

 

            

 

Vue sur la plaine en allant à Long House 

 

Apres avoir "casser une petite croûte", nous retrouvons, au kiosque d'informations, un rangers pour la visite guidée de Long House. Pour l'atteindre, une marche de 2kms environ, assez facile au début car en descente sur un large sentier, se complique un peu à mi parcours avec des passages étroits et escarpés.

Ce site est le second plus grand village troglodyte de Mesa Verde. Les fouilles ont été réalisées entre 1959 et 1961.

Il abritait environ 150 personnes dans une centaine de pièces et possède une vingtaine de kivas. Il ne ressemble pas aux autres villages, l'agencement des pierres semble manquer de stabilité et d'esthétisme. Les archéologues pensent qu'il a servi de centre communautaire et que ces structures étaient destinées à être élargies.

 

 

 Quelques peintures sur la roche

 

 Le dessus d'une kiva

 

Comme à Cliff Palace, une kiva élaborée où l'on voit le foyer au centre, un puits d'aération et un déflecteur orientant la fumée vers le haut.
Dans le sol, le trou plus petit devant le foyer est un sipapu, porte symbolique par laquelle les ancêtres (habitant le monde souterrain) pénètrent dans le monde réel.

 Seulement 2 échelles à monter ici 

Autour de l'an 1300, les villages ont été abandonnés pour des raisons inconnues. Il ne restera pas un indien pueblo dans toute la région des "Fours Corners", région où les frontières de l'Arizona, du Colorado, de l'Utah et du Nouveau Mexique se rejoignent. Ils partirent vers le sud (notamment près du Rio Grande, au Nouveau-Mexique) ou vers l'ouest, le pays des Hopis (en Arizona).

A ce jour, archéologues et anthropologues divergent sur les raisons de cet exode massif et soudain.

Plusieurs causes sont possibles, climatiques avec de longues périodes de sécheresse qui ont entraîné famine et forte mortalité, notamment chez les enfants (la moitié d'entre eux mourraient avant d'avoir atteint l'âge de 5 ans), humaines en raison de la violence entre communautés. 

En remontant de long house, quelques blocs aux formes étranges

 

 

Encore une vue du plateau avec les falaises creusées

 

 Et quelques photos prises sur le chemin du retour

          

 

          

 

 Sous la falaise, la pente grise des molasses de grès, conglomérat de roches.

 

 A l'arrière-plan, les San Juan Mountains avec des plaques de neige

   

 

 

 

 Là, on voit bien la structure de Mesa Verde

 

 

  

 

Direction Cortez pour essayer de revoir danser les indiens Hopis qui se produisent à 19h au Cortez Cultural Center.

Mais nous arriverons trop tard .... et ne les reverrons pas !

Ce soir, on mange mexicain et sur les conseils du guide du routard, nous allons à La Casa de Cortez. Muy bien et on cause même espagnol pour mieux se faire comprendre ...